Suppression des ZFE, détricotage du ZAN… : que reste-t-il du bilan écologique d’Emmanuel Macron ?

L’adoption en première lecture hier par l’Assemblée nationale de la proposition de loi de simplification de la vie économique (275 voix contre 262) est venue consacrer la suppression des Zones à Faibles Émissions et un net affaiblissement du Zéro Artificialisation Nette, deux dispositions législatives introduites par la Loi Climat et Résilience de 2021, elle-même issue de la Convention Citoyenne pour le Climat convoquée par le Président de la République suite à la mobilisation des Gilets Jaunes en 2019.

L’adoption de ce texte fourre-tout, devenu le véhicule législatif des obsessions libérales et anti-écologistes de la droite et de l’extrême-droite, est un coup de tonnerre. Les ZFE sont une mesure essentielle pour la santé publique, alors que 50.000 personnes meurent chaque année de la pollution de l’air en France. Avec leur suppression pure et simple, plutôt que la reprise de nos propositions en faveur d’un meilleur accompagnement social, et un ZAN par ailleurs vidé de son ambition pourtant indispensable pour la préservation des sols et de la biodiversité, ce sont deux des trop rares avancées écologiques du bilan d’Emmanuel Macron qui sont effacées.

Le camp présidentiel, à l’initiative de ce texte, a vu sa créature lui échapper. Nous jugerons définitivement en fonction du texte final qui sera adopté en commission mixte paritaire. Néanmoins, après la loi Duplomb réintroduisant les néonicotinoïdes tueurs d’abeilles il y a quelques jours, cette séquence marque bien le désengagement du camp présidentiel de ses belles promesses écologistes. Emmanuel Macron déclarait en 2022 que son nouveau quinquennat « sera écologique ou ne sera pas ». Nous avons la réponse : il n’est pas.