9 décembre 2025

Ce mardi 9 décembre, l’Assemblée nationale a adopté le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale pour 2026, par 247 voix contre 234, et 93 abstentions.

Ce PLFSS issu des débats parlementaires, à l’Assemblée comme au Sénat, n’est évidemment pas le texte que défendait la gauche. Mais nous sommes parvenus à en retirer la plupart des éléments de régression – suppression de deux jours fériés, hausse des franchises médicales, année blanche et gel des prestations sociales et des retraites, etc. – et à arracher quelques avancées notables, comme la hausse de 1,5 milliard d’euros de la CSG sur le capital ou le relèvement à 3% de l’objectif des dépenses d’assurance maladie. A défaut d’être parfait, ce PLFSS doit donc être reconnu pour ce qu’il est : un texte de compromis. Dès lors, je ne pouvais, par mon vote, contribuer à le rejeter.

Il nous faut être lucides quant à la situation politique du pays et la composition de cette Assemblée nationale. Emmanuel Macron est un président fini, qui n’a plus la légitimité pour diriger les affaires de la France. Légitime, l’Assemblée nationale l’est bien davantage, forte de ses 577 parts de la souveraineté nationale élues il y a 17 mois à la faveur d’une participation électorale élevée. Pour la période qui nous sépare encore de l’échéance présidentielle de 2027 et du nécessaire débat démocratique qu’elle devra organiser, nous nous devons donc de faire preuve d’une responsabilité collective malgré notre fragmentation. Le gouvernement en ne cédant plus à l’autoritarisme et au passage en force, lui qui n’en a plus les moyens, ne disposant même plus du socle prétendu commun sur lequel il disait s’appuyer. L’opposition, en agissant de manière ouverte et constructive, sans céder à la facilité de l’obstruction et de la conflictualité systématiques qui ne font qu’écœurer nos concitoyens et les détourner du débat politique.

La nouvelle tripartition de notre vie politique rend caduque l’argument selon lequel seul le vote “contre” permet de définir l’opposition au gouvernement. Au contraire, la composition de cette Assemblée couplée au renoncement au 49-3 que nous demandions nous ont fait rentrer dans une nouvelle ère parlementaire, dont la Vème République avait perdu l’habitude : celle de la nécessaire négociation et l’ouverture au compromis.

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