Comité d’alerte du budget 2025 :
une parodie de démocratie pour prolonger une politique inefficace et désavouée

J’ai pris part ce matin à l’installation du comité d’alerte du budget 2025. J’y représentais les groupes “Écologiste et Social” (Assemblée nationale)  et “Écologiste-Solidarité et Territoires” (Sénat). 

Réunissant les groupes politiques représentés au Parlement, les organisations syndicales et patronales, les associations d’élus et les gestionnaires des caisses de la sécurité sociale, ce comité avait pour intention de partager un constat, de présenter les premières mesures du gouvernement afin de respecter les objectifs de la loi de finances 2025 et d’échanger des perspectives pour la préparation des prochains budgets de l’État et de la Sécurité sociale. La situation décrite, d’une dette publique préoccupante, n’est pas nouvelle et atteste de l’échec des politiques de l’offre qui dégradent le déficit public et augmentent notre dette publique, du fait de recettes qui diminuent sensiblement sous l’effet conjugué de la baisse des taux de fiscalité, de la suppression d’impôts et d’une assiette fiscale peu dynamique. Le pari d’une croissance forte, dont les recettes fiscales viendraient compenser la diminution du taux de prélèvement obligatoire, est en échec, et à travers cela, c’est toute la politique économique d’Emmanuel Macron qui a échoué.

Le refus ostensible d’ouvrir une discussion sur les recettes fiscales par le gouvernement témoigne d’un entêtement préoccupant à plusieurs titres. Démocratique d’abord, puisque François Bayrou, comme Michel Barnier avant lui, refuse d’entendre le message exprimé dans les urnes en juillet dernier. Financier ensuite, parce qu’aucune économie sérieuse ne compensera jamais l’ampleur des cadeaux faits aux plus aisés, au risque d’ailleurs qu’elle n’affecte l’activité et donc la dynamique de recettes associée. Enfin, la recherche exclusive d’économies par la baisse de la dépense publique dégradera nécessairement la qualité des services publics, de nos protections sociales et les politiques de transitions écologiques pourtant indispensables. 

Dès lors, nous n’avons pas souhaité rester à la conférence de presse organisée par le Premier ministre, refusant d’être caution d’une démarche de communication visant à expliquer qu’aucune alternative à leur politique économique n’est possible. 

Avec mes collègues des deux groupes parlementaires, nous serons vigilants et mobilisés pour qu’aucun dialogue artificiel ne vienne empêcher la discussion démocratique légitime, qu’il s’agisse du rôle des assemblées élues et du dialogue social. 

Nous demanderons ces prochaines semaines que soit remis sur l’établi la possibilité d’un projet de loi de finance rectificative, qui permette de questionner des recettes nouvelles pour l’année en cours et ne limite pas l’action des parlementaires à l’approbation d’économies budgétaires. 

Nous nous inquiétons enfin des annonces pour 2026 qui appellent une réduction de l’ordre de 40 milliards d’euros de dépenses, équivalent au budget de l’éducation nationale, et appelons de

nos voeux un débat sincère sur la fiscalité des plus aisés, en particulier des patrimoines tel qu’engagé par l’adoption en première lecture de la loi Zucman sous l’impulsion du groupe “Écologiste et social” à l’Assemblée nationale.  

“Ce comité n’est pas l’exercice de démocratie sincère que la gravité de la situation de nos comptes publics exigerait pourtant, puisque le gouvernement refuse que la question fiscale ne soit ne serait-ce que discutée. Le constat posé est pourtant celui de l’échec des politiques de l’offre, les cadeaux aux plus aisés privant l’Etat de recettes bien supérieures aux économies envisagées. Je tiens à alerter sur les conséquences dramatiques pour la cohésion sociale et la transition écologique que ne manqueraient pas de provoquer l’ampleur des économies annoncées par le Premier ministre, sans qu’il n’ait jamais eu de mandat pour ce faire”.

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