DROIT À MOURIR

Droit à mourir : une avancée majeure, preuve que des compromis sont possibles à l’Assemblée nationale
Par deux votes solennels, l’Assemblée nationale a adopté ce jour les propositions de lois relatives, d’une part, aux soins palliatifs et d’accompagnement, et d’autre part, à la fin de vie.
J’ai voté ces deux textes comme l’ensemble de mon groupe Écologiste et Social, après avoir abordé ces débats sans dogme, avec précaution et humilité, et même parfois une part de doute.
Nous venons de nous reconnaître collectivement une nouvelle liberté, celle de bénéficier d’une aide à mourir dans la dignité. C’est un droit qui était attendu par de nombreuses citoyennes et citoyens depuis des années, et qui ne vient en retirer aucun à celles et ceux qui y sont opposés. Il est une avancée majeure, de celles qui jalonnent l’histoire de la République.
Les conditions cumulatives édictées, scrupuleusement précises et encadrées, garantissent l’équilibre du texte final et constituent de solides garde-fous, à même de prévenir tout type de dérive.
Ce droit à mourir ne s’oppose nullement à nos devoirs collectifs pour assurer que toutes et tous puissent recevoir les soins essentiels à leur santé, au travers notamment des soins palliatifs. Cela implique des moyens financiers suffisants pour notre système de santé, de soin et de protection sociale : nous verrons dans le prochain exercice de construction budgétaire quels parlementaires seront suffisamment conséquents pour défendre ces financements dans les actes.
J’observe, enfin, que le débat s’est déroulé de manière décente et apaisée. C’est, je crois, le moindre des respect que nous devions à cet enjeu législatif majeur comme à nos concitoyens. Au final, le nombre d’amendements examinés dans ce débat – 2690, provenant majoritairement des rangs RN, LR et UDR – aura été comparable à ceux que nous avions déposés sur la proposition de loi Duplomb, rejetée hier dans des conditions scandaleuses du point de vue démocratique.
Voici bien la preuve que cette Assemblée nationale est tout à fait capable de travailler et de s’accorder sur des compromis, pour peu que le gouvernement lui en laisse sincèrement l’occasion et ne s’évertue pas, en coulisses, à lui tordre le bras et lui imposer un agenda dépourvu de légitimité démocratique.