Le danger de la continuité au mépris de la démocratie

Cette nomination prouve une fois de plus l’aveuglement et la surdité du Président de la République au vote des Françaises et des Français. Ceux-ci ont exprimé sans ambiguïté leur volonté d’un changement de politique en juillet, à l’occasion d’élections législatives ayant connu un niveau de participation record.

 

Or, François Bayrou incarne la fidélité au macronisme depuis sept ans. Sa nomination est une marque de continuité. Elle démontre un dangereux entêtement d’Emmanuel Macron à poursuivre coûte que coûte sa politique, au mépris s’il le faut de l’expression du peuple souverain.

 

Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Sans une inflexion probante de la politique menée, il y a tout lieu de penser que ce gouvernement sera tout aussi éphémère que le précédent. Le Président devrait comprendre que l’instabilité et le désordre – qu’il dit vouloir écarter mais dont il s’avère dans les faits le principal artisan – naissent du déni démocratique. L’autoritarisme ne solutionnera rien, l’issue viendra du respect des urnes.

 

Aucun Premier ministre, quelles que soient ses qualités, ne réussira sans respecter l’Assemblée nationale, c’est-à-dire la démocratie. Le 49-3 doit être banni, c’est la condition du compromis et la voie vers une authentique stabilité. Il n’est à ce titre pas envisageable que puisse être plus longtemps muselée la représentation nationale sur un sujet aussi important que la réforme des retraites, qui a mobilisé contre elle une très large majorité de nos concitoyens et concitoyennes.

 

Nous attendons maintenant de voir les mesures qui seront mises sur la table, et particulièrement le nouveau Projet de Loi de Finances pour 2025. Il ne devra pas reproduire les écueils de la version précédente, sous peine de connaître un sort identique qui accentuerait la crise dans laquelle le pays est plongé.

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