PROJET DE LOI FINANCES 2026
La semaine dernière, nous avons siégé durant trois jours en commission des finances, pour examiner en 41 heures les 1 525 amendements déposés sur la première partie du Projet de Loi de Finances (PLF) 2026, consacrée aux recettes. Une seconde partie suivra, dédiée aux dépenses. Le PLF présenté par le gouvernement n’est en réalité qu’une reprise quasi à l’identique du budget de l’ex-Premier ministre François Bayrou, simplement expurgé de l’indécente proposition de suppression de deux jours fériés. Cette proposition budgétaire perpétue la stratégie d’Emmanuel Macron : celle de la politique de l’offre, et rien d’autre. Une fois encore, la majorité présidentielle refuse toute remise en question de son bilan : hausse des prélèvements pour les plus modestes, pression sur les retraités, cadeaux fiscaux aux grandes entreprises. Les débats en commission n’ont rien changé : les députés du camp présidentiel restent inflexibles, fermés à toute concession. Pourtant, nous avons urgemment besoin d’un budget fondé sur la justice fiscale, le renforcement des services publics et la transition écologique. Autre constat : le bloc central et le Rassemblement national ont rejeté toutes les mesures en faveur de la justice fiscale. Dans « extrême droite », il y a bien « droite » : le parti de Marine Le Pen l’a prouvé une nouvelle fois en abandonnant les classes populaires pour défendre les intérêts des ultra-riches. Depuis vendredi dernier, la partie recettes fait l’objet de discussions en séance publique. De 9h à minuit, nous siégeons en hémicycle pour ces débats. Je suis particulièrement mobilisé, en tant que chef de file du groupe Ecologiste et Social pour le budget 2026. Nous travaillons pied à pied pour arracher des recettes supplémentaires, notamment une fiscalité plus juste pour financer les services publics et la transition écologique, tout en nous battant pour préserver les plus modestes. Malgré l’opposition farouche de la droite libérale et de l’extrême-droite à nos propositions, elles n’en demeurent pas moins très majoritaires dans l’opinion et nous sommes déterminés à obtenir des avancées. Conformément à mes engagements, je suis pleinement engagé pour défendre un véritable parlementarisme, fondé sur le débat, l’écoute et la construction collective. J’attends de la part du gouvernement la même sincérité : il ne serait pas acceptable que le renoncement au 49.3 se transforme en un “super 49.3” déguisé, que constituerait le recours aux ordonnances. Tristan Lahais |