Université de Rennes 2 : soutien à la mobilisation contre
l'austérité et condamnation de dégradations inacceptables
L’adoption de la Loi de Finances 2025 mercredi soir suite au rejet de la motion de censure contre François Bayrou est tombée comme un couperet pour l’enseignement supérieur et la recherche, avec des budgets réduits de 929 millions d’euros par rapport à 2024, et même –1,5 milliard d’euros si on les rapporte à l’inflation. Leur sous-financement structurel rend la situation intenable.
Dès lors, la mobilisation générale est tout à fait justifiée face à ces coupes budgétaires inacceptables qui sacrifient l’avenir de nos jeunes comme du pays. Je ne peux que pleinement la soutenir, à l’instar de mon groupe Ecologiste et Social à l’Assemblée nationale.
Malheureusement, dans l’élan de contestation légitime qui s’est levé depuis une semaine, de graves débordements sont survenus à l’université de Rennes-2. Une occupation des locaux, inédite depuis près de 6 ans, est en cours. Elle a occasionné d’importantes dégradations, avec la mise à sac des locaux, en particulier dans le bâtiment B.
Ces lourds dégâts ont conduit à la fermeture de l’établissement et l’annulation des portes ouvertes du week-end dernier, une décision de dernier recours dont on comprend qu’elle a été prise la mort dans l’âme.
Il faut condamner et dénoncer ces débordements avec la dernière fermeté. Ce sont des dérives lamentables, largement contre-productives pour le mouvement et des revendications pourtant justes et fondées. Ces agissements sont manifestement le fait d’une frange minoritaire dont il est d’ailleurs probable qu’il ne s’agisse pas exclusivement d’étudiants. Par leur violence, ces quelques énergumènes sont les idiots utiles du gouvernement macroniste et de l’extrême-droite, comme en témoigne la campagne en cours sur des canaux de Vincent Bolloré. Ils salissent cette belle Université et sa vocation de promotion des sciences humaines et sociales, et ne l’aident en rien dans ses efforts pour éviter une tutelle du rectorat qui risquerait de conduire à des gels de postes.
Aujourd’hui, l’établissement est fermé, la majeure partie des étudiants et de leurs familles inquiets, les professeurs et personnels dans le flou quant à leur outil de travail et la poursuite de leur mission. Cela ne peut continuer ainsi. J’adresse mon soutien à toute l’Université, sa communauté étudiante, la communauté éducative, l’ensemble des personnels, et bien sûr sa direction. Je connais son engagement déterminé pour l’épanouissement des étudiants, les efforts actuellement déployés afin de pouvoir rouvrir, et ceux menés depuis des mois pour faire face à une situation financière alarmante.
Il ne s’agit pas de faire taire le mouvement, mais celui-ci doit pouvoir se poursuivre dans le dialogue et le respect des lieux. C’est avec ce gouvernement illégitime que le rapport de force doit se mener. Un gouvernement qui poursuit un agenda politique austéritaire et brutal malgré son rejet dans les urnes cet été.
Sacrifier l’éducation, la transmission du savoir, la recherche, l’innovation notamment pour la transition écologique et le monde qui vient, tout cela pour ne surtout pas mettre à contribution les plus riches : c’est le paradoxe délirant auquel nous sommes confrontés. Nous ne pouvons nous y résigner. Alors pour notre propre avenir et celui de nos jeunes : mobilisons-nous et participons à la journée nationale du 11 février prochain !